Le milieu bénévole est une force sociale et économique vitale au Québec. Près de 37 % de la population âgée de 15 ans et plus fait du bénévolat, ce qui représente près de 2,5 millions de personnes. Avec 128 heures par personne par année, on en imagine facilement l’ampleur.
Ce qui anime ce milieu bénévole ce sont des milliers d’organismes. La Corporation de Développement Communautaire nous faisait parvenir récemment une étude d’impact de l’action communautaire réalisée par le Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACAIS). Le rapport utilise différentes sources de données pour essayer de cerner l’importance de ces activités dans notre société.
Au délà des chiffres précis, ces statistiques confirment que le secteur des institutions sans but lucratif apporte non seulement une contribution sociale et humanitaire irremplaçable, mais aussi une contribution économique majeure, supérieure à celle du secteur des arts et spectacles ou de l’extraction minière. Pour l’année 2012-2013, on a estimé que les dépenses des 8 000 organismes communautaires du Québec s’élevaient à environ deux milliards de dollars.
Cela se traduirait concrètement par près de 150 000 emplois au Québec pour ce secteur. Et ces emplois rémunérés sont en croissance beaucoup plus rapidement que l’ensemble des emplois au Québec. Les institutions sans but lucratif sont donc très dynamiques et génèrent presque autant d’emplois que le secteur des transports et de l’entreposage par exemple. De plus, il ne faut pas oublier que l’action des organismes communautaires ajoute également des d’emplois dans le reste de l’économie, chez leurs fournisseurs directs et indirects.
Par contre, le nombre d’heures travaillées par employé dans les entreprises socio-communautaires et bénévoles est inférieur à celui dans l’ensemble de l’économie : en fait il se compare à ce qui se passe dans le commerce de détail. Cette situation peut s’expliquer par le fait qu’environ 40 % des employés du secteur de l’économie sociale communautaire travaillent à temps partiel; cette proportion n’est que de 19% dans l’ensemble de l’économie québécoise.
D’autre part le salaire horaire moyen des travailleurs du communautaire est d’environ 24 $ en 2012. Ce taux horaire est plus bas que la moyenne québécoise (30 $) et constitue une des rémunérations horaires les moins élevées au Québec, avec celles des travailleurs du commerce de détail, ou de l’hébergement et de la restauration.
Mais où se retrouvent tous ces travailleurs? À titre d’exemple, en 2012-2013 les employés des organismes communautaires soutenus par le gouvernement du Québec se retrouvaient majoritairement dans trois régions : Montréal (35%), Montérégie (12%) et la Capitale-Nationale (10%). En Chaudière-Appalaches ce pourcentage n’est que de 4% pour 253 organismes communautaires.
Enfin il faut noter que les régions qui ont un faible revenu disponible des ménages (RDM) ont en proportion plus d’organismes communautaires, de même qu’une subvention moyenne par habitant plus élevée. Ainsi, la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, avec le plus bas RDM de la province, perçoit la contribution moyenne par habitant en action communautaire la plus forte. À l’opposé, les régions de la Montérégie, des Laurentides et de Laval qui ont les RDM parmi les plus élevés, perçoivent en moyenne les plus faibles subventions par habitant.
Rappelons ici que l’Institut de la Satistique du Québec vient de publier les dernières données du RDM pour l’année 2013. Il s’agit du revenu dont disposent les ménages pour consommer ou épargner, après avoir payé leur tribut aux institutions (impôts,cotisations, etc.). Le RDM pour le Québec s’élève à 26 774$. En Chaudière-Appalaches il atteint 25 868$ comparativement à 24 673$ en Estrie. Enfin, les données nous indiquent que dans les MRC Les Appalaches et Le Granit il est nettement sous la moyenne québécoise avec respectivement 22 500$ et 22 227$ seulement.
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